Bouches-du-Rohne

Trois questions à Bruno Palaoro (Bouches-du-Rhône)

L’agence nationale des services à la Personne

1) Quel était l’état des lieux des services à la personne dans le département avant sa nomination ?
(chiffres, nombre d’agréments, problèmes rencontrés, etc.)

En 2005, il y avait dans le département des Bouches-du-Rhône, 227 organismes agréés de services à la personne, occupant 13 316 salariés et fournissant au public 8 600 000 heures de travail.
La progression sur 2006 a été importante : + 14,7 % en volume d’heures et + 14 % en nombre de salariés -dont la durée moyenne du travail a d’ailleurs légèrement augmenté. Le nombre d’organismes agréés a, quant à lui, véritablement explosé, passant à 334.
L’activité des organismes agréés doit être comparée à celle que produit le segment du particulier-employeur : il était, en 2005, dans les Bouches-du-Rhône de 10 402 000 heures, le rapport organismes agréés/particulier-employeur était donc de 45/55 %, ce qui est semble-t-il une particularité du département.
Les organismes agréés sont, en 2005 comme en 2006 essentiellement présents sur les métiers d’assistance aux personnes âgées et handicapées, ou sur les activités de ménage. Les « autres tâches » (au sens de l’enquête statistique annuelle) restent assez marginales dans l’ensemble. Toutefois, en valeur absolue, on note leur progression très importante puisqu’elles sont passées de 390 650 heures en 2005 à 574 800 heures en 2006, soit une augmentation de 47%.
Sur un plan plus qualitatif, on note dans les Bouches-du-Rhône, la présence d’un tissu associatif ancien et solide, coexistant avec des entreprises à but lucratif, dont la présence n’est ni tout à fait récente, ni marginale, puisqu’elles représentaient déjà 21 % du nombre total des organismes agréés en 2005 (valeur qui est passée à 36 % en 2006).
J’ai trouvé en arrivant à Marseille un département dynamique, dans lequel étaient organisées depuis deux ans déjà des manifestations de grand intérêt telles que la semaine des services à la personne à Marseille, et à Aix-en-Provence.
Par ailleurs, un travail en partenariat avait été développé en 2003 et 2004 sous la forme d’un plan d’action départemental sur l’aide à domicile, axé sur les problématiques de conditions de travail. Cette initiative connaît aujourd’hui encore une suite intéressante en matière de GPEC.
Le département a aussi ses faiblesses, dont la principale, due peut-être à sa taille et à la forte dichotomie entre Marseille et les autres territoires, est le manque de structures transversales, fédérant, organisant ou regroupant les organismes, ou leur ouvrant des possibilités de mutualiser certaines fonctions.


2) Quels sont les sujets sur lesquels il porte ses efforts aujourd’hui ? Quels sont les chantiers en cours ?
(Cesu, professionnalisation, développement de l’offre de services, communication...)

L’année 2006 a été consacrée en grande partie à l’organisation, à la rationalisation et à la gestion des demandes d’agréments des organismes. Ce travail a permis d’établir un partenariat intéressant avec le Conseil général, partenariat qu’il s’agit maintenant de poursuivre, en l’élargissant aux thèmes du contrôle.
Par ailleurs, dans ce département où les initiatives sont nombreuses, le délégué territorial et le chargé de mission Services à la personne sont fréquemment sollicités pour participer à des événements qui leur permettent de maintenir, en permanence, un bon niveau de communication sur le sujet.
Ces deux points étant acquis, la première préoccupation en 2007 a été de mettre en place une instance de pilotage du plan départemental de développement des services à la personne, afin que chaque partenaire ait une bonne connaissance du « tableau d’ensemble », et que puissent être dégagées des perspectives d’actions communes.

Un certain nombre de sujets sont en chantier.
Les nouvelles structures agréées ne se développeront, en particulier sur les métiers de confort, et dans un département relativement pauvre comme l’est celui des Bouches-du-Rhône, qu’à condition que les clients fassent appel à elles. L’action de promotion du CESU préfinancé reste donc une nécessité. Le service a participé à des réunions, et pris des initiatives en direction des grandes entreprises du département, il visera plutôt, au second semestre 2007, les petites entreprises.
Le secteur a besoin de s’organiser. A ce titre, la DDTEFP a soutenu la création d’une plate forme d’intermédiation à Aix-en-Provence, et étudie la faisabilité d’une autre structure de ce type à Marseille.
Le plan départemental sur l’aide à domicile a connu des prolongements intéressants en matière d’aide à la mise en place de démarches de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), dans certaines structures. Nous travaillerons à permettre la transférabilité d’outils construits à cette occasion.
En ce qui concerne l’accès des demandeurs d’emploi aux métiers des services à la personne, un module d’orientation et de mise à niveau, le MISAP, est lancé, à titre expérimental dans le département, et une action de préformation, complémentaire, est en cours de montage et de recherche de financement.
Une étude sur l’offre de formation et la VAE, au niveau régional, sera finalisée, en principe, en octobre. Elle devrait donner aux partenaires une meilleure visibilité sur les potentialités et les manques dans ce domaine, et aider à la prise de décisions. En attendant, la VAE fait l’objet d’un travail partenarial entre la plate forme d’Aix-en-Provence et la DDTEFP.

3) Quelles sont les perspectives de développement dans le département ?
(il s’agit de mettre en valeur un projet ou de donner un sentiment général sur les actions en cours)

Les perspectives de développement sont vastes, car les initiatives sont foisonnantes, et les entrepreneurs des services à la personne suffisamment dynamiques pour que, naturellement, un développement de l’activité se fasse dans le département, à condition toutefois que la demande croisse face à une offre en nette augmentation.
La difficulté est très certainement d’accompagner utilement ce mouvement, et pour cela d’être autant que possible en anticipation sur les évolutions socio-économiques.
Pour ce faire, nous avons besoin d’outils. Certes, nos capacités d’observation du secteur se développent, mais elles restent insuffisantes. Il me semble en outre que nous aurions intérêt à les mettre en œuvre au niveau régional, de manière à avoir des points de comparaison avec les départements voisins. Une réflexion est entamée à ce sujet avec la DRTEFP et les délégués territoriaux de PACA.
La connaissance du secteur ne peut être fondée uniquement sur la collecte et l’exploitation de données statistiques. Je crois aussi à l’expertise de structures spécialisées. Le département des Bouches-du-Rhône dispose d’ores et déjà d’une association, Marseille Services Développement (MSD), en capacité d’assurer une veille sur les services à la personne, de travailler en réseau avec tous les acteurs du secteur, de proposer des actions innovantes, et de répondre à des commandes publiques pour éclairer en amont les prises de décisions, ou pour faciliter la mise en œuvre de nos politiques.
Il s’agira, dans les mois qui viennent, d’utiliser cette compétence pour affiner certaines analyses.
Il me semble que de nouvelles pistes de travail, qui nécessiteront d’être validées, pourraient se dessiner sur le champ de la création d’entreprises, où un projet peut voir le jour en collaboration avec la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence, et de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Enfin, il faudra compter avec l’arrivée des Maisons de l’Emploi, qui toutes, ont mis en place un groupe de travail se consacrant aux services à la personne.

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