l’Art du Rosé

La Provence produit près de 50% des rosés français. C’est le développement du tourisme qui a favorisé l’éclosion et l’amélioration qualitatives des rosés dont certains s’imposent comme des vins stylés, élégants, aptes à accompagner des plats hauts en raffinement. A la carte de tous les grands restaurants étoilés de Provence, du Var et de la Riviera figure un choix de vins rosés, ce qui était loin d’être le cas dans les années 60-70.

Avec le temps, la connaissance des terroirs et les soins apportés à la vinification, les vins rosés se placent bien à l’apéritif, mais sont désormais la parure des beaux repas. Voici une sélection de dix domaines :

 Syrah rosé 2008 Georges Dubœuf « Roséclatant » : Le grand prêtre du beaujolais vinifie une gamme de rosés d’origines diverses. Celui-ci, du pays d’Oc, à base de syrah, un cépage très adapté à la production du rosé, présente une belle expression de fruits frais en bouche, reposant sur de la puissance et de la longueur. Désaltérant, aromatique, à servir entre 8 et 10° sur une tarte à la tomate, un aïoli, et une soupe de fruits rouges. Bon prix. 5,10 euros à la Cave Dubœuf, 9 rue Marbeuf. 75008.

 Château Vignelaure 2008, coteaux d’Aix-en-Provence : Situé au pied du Mont Sainte-Victoire, au nord-est d’Aix-en-Provence, à 400 mètres d’altitude, ce très beau Château qui remonte à l’époque romaine (la Vigne de Laure) propose un vin de saignée à base de syrah, grenache et cabernet sauvignon - sur trois hectares seulement. Un rosé confidentiel aux arômes gourmands d’agrumes, de pamplemousse, d’une agréable fraîcheur. Parfait à l’apéritif sur des amuse-bouche, des poissons grillés et des fromages à pâte dure. 18 euros chez les bons cavistes.

 Château Rimauresq rosé 2008, cru classé des Côtes de Provence : itué à 35 kilomètres de la mer, au pied de Notre Dame des Anges, dans le massif des Maures, ce vignoble bénéficie d’une exposition nord à 200 mètres d’altitude qui tempère les ardeurs de la chaleur estivale. L’acidité naturelle des vins est préservée, d’où une fraîcheur, un équilibre bien particuliers qui signent la typicité de Rimauresq. Un joli rosé de gastronomie, à la carte de l’Oasis à La Napoule. 11,30 euros au Château. Tél. : 04 94 48 80 45.

 Clos Poggiale, rosé de Corse : Robert Skalli, grand producteur de vins du sud, a eu un coup de cœur pour Terra Vecchia, un terroir exceptionnel de la côte orientale de l’île de Beauté où vont naître sur 13 hectares les vins du Clos Poggiale à base d’un cépage local, le niellucio, associé à la syrah. D’une couleur brillante, limpide, le vin séduit par ses notes de rose, de framboise, d’agrumes d’une étonnante complexité. Bonne longueur et amplitude élégante. A consommer sur des calamars, une paella, de la volaille rôtie, un cabri. Veiller à ne pas trop glacer ce rosé de classe. 11,50 euros chez les cavistes et au 04 67 64 48 00.

 Domaine Gavoty, cuvée Clarendon rosé 2008, Côtes de Provence : Propriété viticole du haut pays appartenant à la famille du grand critique musical du Figaro, Clarendon, les vins éponymes, vendangés sur des vieilles vignes, constituent le haut de la gamme en rouge, blanc, et rosé ; les vins ont de la profondeur, de la longueur et un style précis. Les rouges vieillissent très bien, le rosé est attachant par sa constitution à la fois ferme et séveuse en bouche. Il faut le réserver pour des plats sérieux, soupe de poissons, rougets et tapenade, langouste grillée. On le trouve chez Ducasse à Monaco, au Petit Nice à Marseille et à l’Oasis, des références. 12,60 euros chez les cavistes et au domaine par 6 bouteilles : 04 94 69 72 39.

 Domaine de La Bégude, rosé 2008, Bandol : Au pied de la Sainte-Baume, en surplomb de la baie de La Ciotat, sur un sommet de 400 mètres, idéal pour la fraîcheur, ce beau domaine appartient à la famille Tari, ex-gérante du Château Giscours à Margaux. C’est le fils Guillaume qui gère le vignoble. Le rosé à base du robuste mourvèdre affiche une couleur soutenue, une matière et une vinosité propres aux Bandol. Voici un rosé de table, consistant en bouche, qui mérite des préparations goûteuses, une bouillabaisse, un loup au fenouil, une tarte à la tomate et basilic, des fromages de chèvre secs. L’allure d’un grand vin. 14 euros du domaine : 04 42 08 92 34 ou 87,90 euros par 6 bouteilles sur le site wineandco.com

 Domaine de Fontlade, coteaux varois en Provence, Saint Quinis rosé 2008. : Propriété charmante de la famille de Montremy, ce rosé à base de cinsault et de grenache à égalité a été classé en juillet dernier parmi les vingt meilleurs rosés de Provence par la revue anglaise Decanter qui fait autorité dans le milieu viticole. La vinification à froid permet d’extraire du fruité, de la saveur et une pureté en bouche très emballante. Un verre en appelle un autre. À la carte du Château de La Celle, tout près, géré par Alain Ducasse. Excellent rapport prix plaisir. 5,70 euros au domaine : 04 94 59 24 34

 Château Roubine, cuvée Inspire 2008, cru classé des Côtes de Provence : Superbe propriété viticole de 72 hectares, proche de Lorgues, rénovée par Valérie Riboud-Rousselle, qui s’est imposée en quinze ans comme une vinificatrice hors pair. Son rosé de couleur pâle bénéficie du cépage tibouren vendangé de nuit : il apporte de la fraîcheur et des arômes caractéristiques de fumé d’où l’élégance, la distinction de ce vin plaisir. A offrir sur une salade de la mer sans vinaigre, des rougets à la sauge et de l’agneau rôti. 19 euros au domaine : 04 94 85 94 94. Une maison d’hôtes vient d’ouvrir sur le domaine.

 Clos Réquier, grand cru de Provence : Propriété des Domaines du Lac, reconstituée par Marie-Laurence et François-Xavier Morat, le Clos Réquier est présenté dans une bouteille originale, unique, inventée par Olivero Toscani, le grand designer italien. Le « R » est gravé sur le haut du flacon qui offre une prise en main facile et pratique. Ce rosé de couleur pâle possède un fruité exubérant, une rondeur florale et une suavité qui en font un vin de pur plaisir. A la carte de l’Hôtel de Paris à Monaco. 13 euros au domaine. Tel : 0820 56 00 00.

Nicolas de Rabaudy,
Slate.fr