Pierrevert

Les Parquets Romoli

Ils brodent avec les fils du bois.

12031=Les Parquets Romoli

Implantés dans le Sud de la France depuis une cinquantaine d’années, avec leur siège social à Marseille et leur usine à Pierrevert (04), les Etablissements Romoli, derniers détenteurs d’un savoir-faire oublié, perpétuent la tradition de la marqueterie massive. Découvrez en exclusivité dans CMP l’art de parqueteurs aux mains d’orfèvre. Ils ont eu la confiance d’une douzaine de présidents en exercice. Rois, sultans, ambassadeurs et milliardaires ont fait appel à leur talent. Ils ont posé des milliers de m2 de panneaux de marqueterie, dans les lieux les plus prestigieux : des palais, des châteaux, des résidences de luxe, des bateaux de milliardaires en France, en Suisse, en Arabie Saoudite, en Russie, en Grande-Bretagne, en Allemagne, et bien sûr en France... Au point qu’on leur a collé une étiquette : celle de parqueteurs des princes. « Nous faisons de la haute couture, mais comme tout grand couturier, nous proposons aussi une ligne de prêt-à-porter Les gens parfois l’oublient. Notre travail n’est pas non plus réservé à une élite et nos parquets ne sont pas forcément plus cher qu’un parquet minimaliste, transformé en tendance super déco par un architecte, qui au passage se sert une bonne marge », précise Yves Romoli.

Une fabrication artisanale
L_ e savoir-faire des Romoli exige une extrême rigueur. Dans leur atelier de fabrication, on usine les pièces de bois. non pas au dixième, mais au centième de millimètre. Ici, pas de découpe au laser ou au jet d’eau, comme ce qui est couramment pratiqué dans la marqueterie de parquets décoratifs. Chaque pièce de bois est rabotée au moins quatre fois. chaque branche d’étoile taillée en travers. « Nous ne fendons le bois que sur le quartier, pour obtenir une fibre droite et stable et éviter les variations dimension nelles dans le sens de la largeur », explique Yves Romoli. Toutes les scies à parquets ont été combinées par Gino Romoli lui-même, avec des butées différentes suivant l’angle de la pièce. C’est aussi le seul atelier où Ton trouve des pieds à coulisses et des palmers de précision.

La palette de l’artiste
Les parquets décoratifs Romoli sont fabriqués à partir d’une vingtaine d’essences de bois nobles, avec une palette de couleurs bien tranchée. Sélectionnées selon la finesse de leur grain et la beauté de leur veinage, les pièces de bois doivent avoir une dureté au moins équivalente à celle d’un chêne. Et leur teinte ne doit pas devenir hybride sous l’action des ultraviolets. « Nous préférons les bois d’Afrique aux bois d’Amérique du Sud. D’une part pour des questions de facilité d’approvisionnement, d’autre part parce que leur teinte reste stable dans le temps », poursuit notre interlocuteur. Les couleurs vives ressortant des motifs géométriques, sont garanties 100 % naturelles : le badi donnera un orange vif, le bubinga un rouge éclatant, l’amarante un violet étonnant, l’amazakoué un marron bistre... « Nous avons exclu l’ébène et le palissandre. Ce sont des essences qui ont tendance à détremper, à baver sur les bois voisins. Idem pour le padouk », ajoute-t-il.

Durée de vie : un siècle
Epaisseur de bois noble : 10 mm. Pourquoi ce choix ? « C’est l’épaisseur utilisée en marqueterie par les anciens. Ils collaient à la colle d’os 10 mm de bois noble sur un support en chêne ou en pin. Nous nous sommes dit que si nos prédécesseurs avaient eu des doutes, ils auraient fait plus épais. » Apparemment, les anciens avaient vu juste : avec 50 ans de recul, les Romoli sont fiers de mettre en avant un zéro défaut sur l’ensemble de leurs réalisations.

La pose des panneaux
Les panneaux de parquets décoratifs préfabriqués en atelier peuvent être posés sur tous supports propres, secs et sains tels que : chape en ciment bien dosée (350 kg/m3) et lissée ; ancien carrelage, marbre ou granito ; sol ragréé à l’aide de ciment autolissant de rattrapage ; contreplaqué en bois reconstitué ; ou ancien parquet préalablement poncé au gros papier. Les morceaux de bois assemblés qui constituent les panneaux sont maintenus par une feuille de papier kraft. Collée sur le parement, cette feuille les maintient au carré et d’équerre. Elle sera retirée sur le chantier par mouillage, à l’aide d’une éponge.

Certaines vérités sont toujours bonnes à dire _ Profondément passionnés par un métier élevé au rang d’art, les Romoli regrettent que dans les marchés publics, le lot parquet se retrouve noyé dans le lot menuiserie. Yves Romoli plaide pour la reconnaissance de la profession de parqueteur, « Un métier à part entière, qui n’a rien à voir avec le métier de menuisier ». Si au départ, la profession de parqueteur était un métier d’art, « Il s’est transformé en métier de marchands. Depuis une quinzaine d’années, les industriels fabriquent de la lame au kilomètre. Avec le parquet flottant verni d’usine ou la mode du clips, le menuisier sous-traite la pose à des arracheurs de moquette ou des peintres en bâtiment. Or, cette facilité d’application exige tout de même une rigueur de mise en œuvre. Un particulier ayant connu un sinistre ne remettra jamais de parquets chez lui ».

La rigueur : un terme cher aux Romoli. qui travaillent le bois avec la même précision qu’un joaillier.-Mais il ne suffit pas d’être un bon technicien, il faut aussi un sens artistique développé. Et beaucoup de patience.

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