Alpes-maritimes - Mougins (06250)

Sylvain legrand, le peintre aux yeux fermés

Jusqu’au Dimanche 06 Septembre 09

Sylvain Legrand ne vous tiendra pas de longs discours analytiques sur son style ou ses techniques. Il est de ces artistes pour qui parler d’Art revient à parler de la vie.



« Je ne suis pas amateur de ma peinture »

Si vous discutez avec lui vous comprendrez très vite qu’il n’est pas son sujet de prédilection. En effet créer est une évidence, il préfèrera donc s’intéresser à ce qui gravite autour et aborder d’autres sujets. C’est pourquoi nous ne nous étendrons pas dans l’énumération conséquente de grandes expositions et autres projets prestigieux comme il y en eut évidemment car Sylvain Legrand c’est avant tout 40 ans de travail et de persévérance. Il est sans même le vouloir devenu « un nom » !
Ayant une solide formation classique, maîtrisant également le dessin, il a su rapidement s’en détacher pour affirmer son propre style dans la constance et la cohérence. Au départ il ne demandait qu’à peindre, dessiner puis sculpter… et de ce besoin vital complètement personnel il s’est vu aller à la rencontre de « l’autre » pour enfin se trouver lui-même.

« Sans peinture je ne pourrais pas vivre, sans création je ne pourrais pas vivre, sans amour je ne pourrais pas vivre. »
Investi par l’émotion, il s’accomplit dans l’action : de l’omniprésence de la nature, à la création, ou ses engagements dans la vie associative… la démarche est unique, tous ses choix respectent certaines valeurs, un état d’esprit. Entre force et fragilité, Sylvain Legrand évolue tel un acrobate sur le lien puissant qu’il tisse entre la création et l’envie de vivre.
A 19 ans, il arrête les études pour se consacrer à la peinture et dès lors il vouera sa vie à ce parcours spirituel où l’artiste dans sa quête disparaît au profit du geste intuitif. Guidé, dans un état second, il travaille dans l’esprit des premiers artistes primitifs : « Je travaille l’Art pour l’Art même pas pour moi au départ, je ne pense pas au public. »
Sylvain Legrand trouve matière en toute chose et en tout lieu. Tout devient un pigment potentiel, un moyen de s’exprimer de même que chaque rencontre est le moteur de sa créativité.

« L’Œuvre en elle-même doit se mettre à nu sans mode d’emploi. »
Il laisse en fait en permanence la porte ouverte à ces instants de création qui sont à proprement parlé un langage quotidien pour exprimer ses émotions.
Sans filet il se lance, mi acteur mi observateur, parfois même sans croquis… c’est dans ces conditions qu’il tailla une pierre d’une tonne et demi pour réaliser la sculpture « St George terrassant le dragon » pour la Ville de la Roquette sur Siagne.
Par le risque et sa capacité à s’en détacher, il trouve la négation nécessaire pour surpasser l’angoisse de la mort et la transformer en quelque chose de positif.
Il en résulte des œuvres emplies de spiritualité, claires dans lesquelles chacun lit un message bienveillant, capte une atmosphère.
« Je ne suis pas un coloriste. » affirme t-il et à bien y regarder il est vrai que les couleurs servent l’ensemble, elles se font sentir et oublier au grès du regard. Car son point fort est justement la mise en scène de cet univers. Les courbes, les contacts entre protagonistes, une douce lumière qui émane de toute la surface de la toile… tout contribue à transmettre son message : on ne grandit qu’à travers l’autre, par le partage.

« On ne voit rien avec les yeux. »
Alliée fidèle, la création porte en elle à la fois le besoin concret d’une existence matérielle et la nécessité d’un rêve à son origine, d’un idéal à poursuivre. « Je ne suis qu’un humain, la peinture sublime ma vie. »
Elle lui permet littéralement d’exister : « Ma peinture est la représentation de ce que je suis à l’intérieur, elle anticipe, elle est le précurseur de mon être. »
Ce chemin intérieur se dévoile par la souffrance, sans pour autant être une finalité, c’est elle qui permet de sans cesse se remettre en question pour avancer : « Dans la peinture il y a un combat ».
Derrière son apparence « d’artiste sauvage », qu’il fut un temps… fuyant les foules des vernissages, se cache un individu ultra réceptif, connecté au monde qui l’entoure. Ni utopiste, ni défaitiste mais plutôt lucide il ferme les yeux à ses personnages comme pour leur laisser une trêve à ce que le monde offre à voir.
Son approche sensible des personnages crée avec le spectateur un lien fort dès le premier regard, on assiste en effet, en observateur privilégié, à leur intimité sereine. Baignés de tendresse, seuls mais ensemble dans l’obscurité, ils témoignent de leur recherche de plénitude allant à l’essentiel. Au-delà des mots, dans le silence, le dialogue s’instaure dans l’harmonie.

Sylvain Legrand par son Art nous suggère avec talent la manière d’être au monde, teintée d’énergie, de tolérance et de volonté, qui mène au bonheur.

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